Avez-vous déjà eu la sensation que votre cheval s’ennuyait au travail ? Ou bien avez-vous laissé un de vos rêves de côté parce que votre cheval ne semblait pas aussi enthousiaste que vous ? Ou même, votre cheval a t-il changé de comportement au travail de façon incompréhensible en devenant plus agressif ou plus anxieux ?
“Demander souvent, se contenter de peu, récompenser beaucoup.” Gal. Faverot de Kerbrech
Les chevaux, comme tout les être vivants ont des besoins fondamentaux : s’alimenter, dormir, se reproduire, éliminer, se protéger du froid et de la chaleur, être en sécurité, bouger, …
Toutes les actions qui ne répondent pas à ses besoins ne sont pourtant pas éliminées : le cheval les réalisent parce qu’il y trouve une récompense qui lui apporte une forme de bien-être et le motive à les réaliser.
Quelles récompenses pouvez vous mettre en place dans votre travail pour redonner de la motivation à votre cheval ?
C’était une des problématiques abordées la semaine dernière lors du stage “Travail à pied : entre lobotomie et abrutissement ?” [clic pour connaître la date de la prochaine session] et aujourd’hui je vous délivre quelques pistes de réponses et de réflexions …
La récompense alimentaire
La plus connue, et la plus efficace dans le processus d’apprentissage (prouvée scientifiquement à plusieurs reprises …)
La récompense alimentaire présente l’intérêt d’avoir un effet direct et mesurable sur la motivation du cheval, mais elle présente aussi ses inconvénients :
- Il faut qu’elle soit utilisé avec justesse pour que votre cheval reste respectueux ;
- Elle peut créer un “excès” de motivation. Vous aussi vous avez arrêté de demander la jambette à votre cheval juste après lui avoir appris, parce qu’il passait le plus clair de son temps avec un antérieur en l’air dans l’espoir d’obtenir un bout de pomme ? 😉
- Elle peut cacher des douleurs : j’ai vu à de nombreuses reprises des chevaux aller au-delà de leur possibilité physique pour manger leur rondelle de carotte …
- Il faut pouvoir s’en passer : parce qu’on a pas toujours des bonbons dans les poches, il va bien falloir être en mesure d’apporter une autre source de motivation pour que votre cheval réalise ce que l’on attends de lui …
- Elle atteint parfois des limites : malgré son abondance dans le fond de votre poche, votre cheval montre soudainement une tristesse dans le travail de plus en plus marquée. Ce changement doit vous amener à vous poser de nouvelles questions …
Option Grattouilles !
La récompense tactile est difficile à oublier à la maison !
Mais :
- Elle n’est pas toujours perçue comme une récompense par notre cheval : certains par exemple, après un traumatisme, ont besoin de temps pour accepter à nouveau la présence de l’humain, alors cette intrusion dans leur espace crée plus de stress que de plaisir …
- Beaucoup trop de cavaliers confondent encore les câlins et bisous que l’on s’offre entre humain, avec le contact franc et vigoureux d’une vraie bonne grattouille ! Désolée, mais pour être efficace, il va falloir se mettre de la poussière sous les ongles !
- Comme la récompense alimentaire, elle manque de praticité à distance. Pour être efficace, une récompense doit venir très rapidement après que le cheval ait effectué l’action souhaitée, alors comment féliciter votre cheval de sa réalisation quand vous êtes à 8m de lui au bout de votre longe ?
Tornade, après de longues semaines avant d’apprécier le contact humain, adore les gratouilles presque uniquement entre les cuisses … Pratique …
Heureusement, il y a la voix !
La voix, au même titre que le clicker ou que n’importe quel son que vous pourriez utiliser, est une récompense secondaire.
C’est à dire quelle ne représente rien pour le cheval qui ne la connait pas, mais devient une récompense quand elle a été associé à une récompense primaire (comme la friandise ou la gratouille).
Elle est intéressante pour être plus précis sur l’instant que l’on veut récompenser mais peu rapidement trouver ses limites si elle doit être l’unique source de motivation de votre cheval …
Une récompense ultime ?
L’article avance, et pourtant toujours pas de trace d’une récompense qui amènerai à coup sûr et sans fléchir une source importante et intarissable de motivation ?
Et si on avait un peu trop négligé les besoins du cheval ? Pas seulement ses besoins fondamentaux, mais aussi ses besoins secondaires ? Ce qui ne sont pas indispensables à sa survie mais indispensables à son bien-être physique et mental ?
Puisque rien ne les y oblige, pourquoi mes chevaux acceptent de passer des heures endormis à côté de moi pendant mes méditations ?
Pourquoi, même en leur offrant un immense champ dans lequel ils disposeraient d’absolument tout le confort, si la barrière restait ouverte, ils iraient découvrir le monde ?
Pourquoi en travaillant de façon plus approfondi la gymnastique de leur chevaux, mes élèves ont maintenant une meilleure relation avec eux, sans pour autant avoir ajouté plus de friandises ou de gratouilles ?

Si votre relation et votre travail avec votre cheval ont pour seul objectif de lui faire obtenir quelques bonbons, mais ne lui apporte aucun bien-être physique ou psychique, vous abîmerez nécessairement sa motivation !
Je crois fermement que résumé le cheval à un être qui cherche uniquement les aliments et les caresses pour être heureux (comme on le fait aussi pour beaucoup d’autres animaux …), c’est s’assurer de perdre avec le temps la motivation et la bonne volonté de notre compagnon.
Vous en êtes convaincu aussi ?
Racontez-moi dans les commentaires si vous avez trouver la source de motivation de votre cheval ?
Et si ce n’est pas encore le cas, peut-être est-ce le moment pour vous d’aller plus loin dans votre relation avec votre cheval …
Super article 😊 pour Hekla c’est les sorties découverte de l’environnement et goûter même tout seul à même pas 2 ans il aime beaucoup
Merci 🙂
Les jeunes ont effectivement, encore plus que les autres, soif de découvrir le monde !