« La connaissance du naturel d’un cheval est un des premiers fondements de l’art de le monter, et tout homme de cheval en doit faire sa principale étude » La Guérinière
Vainqueur, au passé particulier, c’est glissé sous les mains de Marion, avec un corps un peu abimé – une hanche droite certainement accidenté par le passé – et un esprit désordonné : brave cheval volontaire et généreux mais très émotif !
Le premier travail à réaliser, avec n’importe quel cheval, même celui que l’on connait par cœur, c’est de l’observer : crispation, tension musculaire, grimaces faciales, il s’agit de noter la moindre information envoyé par le cheval.
Vainqueur est crispé dans son corps –et c’est cela qui transparait dans son comportement. Pour compenser le fonctionnement de ses hanches, il a créé de fortes tensions dans ses muscles glutéaux, qui donne à son dos une forme « atypique ».

Avant d’envisager de tendre un cheval, de le rassembler, de l’envoyer sur des sauts plus ou moins hauts, de lui demander des pirouettes plus ou moins compliquées, il faut l’envisager dans son ensemble, lui demander les progrès dont il a besoin, lui, pour faire fonctionner son corps correctement.
Plusieurs questions sont indispensables, incontournables :
Pourquoi mon cheval semble ne pas vouloir ?
– Parce qu’il ne peut pas ? Douleur physique, lésion interne plus ou moins grave manque de souplesse, de musculature ? Est-ce que ce que j’attends de mon cheval à un sens pour lui, est-ce que la demande est physiquement, biologiquement, psychiquement compatible ?
Alors il faut envisager des contrôles : vétérinaire, ostéopathe, saddle fitteur, podologue, shiatsushi, etc. Interroger son mode de vie, son histoire, etc.
– Parce qu’il n’a pas compris ? Mes aides sont-elles justes, ma demande claire et précise, mon matériel adapté à ce que je souhaite obtenir ?
Une fois répondu à toutes ses questions, il apparaîtra très vite qu’il subsiste peu –voir pas– de troubles comportementaux. Il vous apparaîtra alors que chaque défense, chaque vice, chaque tic, chaque message envoyé par le cheval doit être questionné : la moindre oreille en arrière aussi timide soit-elle, d’un cheval trop généreux pour s’exprimer plus fort, est une indication non négligeable !
Vainqueur a « la chance » de porter des tensions très visibles –même s’il pourrait apparaître primordiale de travailler sur son état émotionnel, ce sont bien sur ces crispations qu’il faut d’abord s’orienter, et l’émotionnel suivra !
Nous avons donc travaillé avec Vainqueur avec comme premier objectif de dissoudre ses fameuses tensions : travail en extension d’encolure, le bout du nez vers l’avant (!)
Les résultats sont marqués en fin de séance, tant au niveau de son arrière main et de son dos, qu’au niveau de ses messages faciaux …
Bien sûr, d’un point de vue équestre, il faudra ensuite envisager de l’équilibrer, de le redresser, de demander de l’engagement aux postérieurs, du relèvement dans les allures, et avec tout ça, aller chercher « tout le brillant que comporte son ensemble »
En attendant chaque chose en son temps ! Laissons le reprendre possession de son corps, et s’y apaiser ; Laissons le redécouvrir ses capacités pour qu’il puisse à nouveau se faire confiance.
N.B : les photos ont été redressées, recadrées, et l’une d’elle retournée pour être les plus parlantes possibles sans devenir, je le souhaite, fallacieuses, ou simplifiées abusivement.