Vos histoires avec vos chevaux sont toutes extraordinaires : vos rencontres sont souvent des coups de cœurs, mais les coups de cœur avec les chevaux n’arrivent jamais pour rien !
Et l’idylle se transforme parfois en cauchemars, quand votre cheval fait miroir de vos problématiques inconscientes et que vous n’êtes pas prêts à les regarder …
Quand on déniche ça, quand en travaillant ensemble votre cheval vous invite à creuser et que l’on tombe sur une pépite, ce sont les yeux de tout le monde qui brillent !
¤ Les vôtres : de redécouvrir une relation apaisée et épanouissante avec vos chevaux.
¤ Ceux de vos chevaux : d’avoir pu faire entendre ce qu’ils avaient sur le cœur.
¤ Et les miens : toujours émerveillés par la beauté et la puissance de la relation humain cheval !
Anaïs m’a transmis son histoire avec Blue (Il y avait 5 pages de passion et d’amour !) : Je suis sur un petit nuage de pouvoir vous la partager !
La rencontre
Blue a été sauvé d’un élevage de trotteur en faillite.
Une saillie non déclarée = une jument avec 0 intérêt pour le monde des courses = direction boucherie !
Elles étaient trois juments dans le même cas, et c’est sur cette petite jument noire de 3 ans que Anaïs a craqué.
“Mon choix s’est fait sur un coup de tête car mon regard s’est d’abord posé sur Blue, quelque chose m’attirait vers elle alors qu’au premier abord elle était froide et distante et préférait chasser les autres du troupeau pour manger CE brin d’herbe plutôt que venir réclamer un câlins et j’ai donc pris la décision de suivre cet instinct sans vraiment réfléchir à mon choix.
J’ai eu la chance de pouvoir nommer ma bichette et son nom Blue Night en entier à été tout aussi instinctif et sans grande réflexion.“
La déchirure
Arrivée chez Anaïs, Blue a été rapidement rejointe par un poulain, issu aussi d’un sauvetage.
Hélas, le jeune Devil était vraiment mal en point :
“Il est arrivé squelettique, un ventre ultra gonflé de vers, une toux qui s’est avérée être par la suite un reste de pneumonie mal soignée et une bonne grosse dermatophilose qui lui avait rendu nu tout le dos et les reins.
On s’est énormément battue tous les 3 ensemble pour ce petit bout mais la pneumonie et surtout l’estomac et les intestins rongés par les vers ont eu raison de lui…“
Pour Blue, le choc est violent : elle avait pris le poulain sous son aile, “toujours très présente et protectrice“. “Au point que le jour où il est tombé dans le champs, elle faisait des cercles de garde autour de lui et la vétérinaire a eu du mal à pouvoir l’approcher pour lui faire les premières injections avant de pouvoir l’emmener en clinique.”
Le décès de Devil est un drame pour tout le monde.
Blue ne comprend pas où il est parti, et Anaïs à besoin de temps pour réfléchir au meilleur avenir pour sa jument.
Elle l’a confie alors pendant 2 mois à une amie, avant de décider de la récupérer et d’adopter Espoir pour qu’elle ne soit pas seule.
La fin d’une relation
Blue était une jument “collé aux baskets, très à l’écoute et studieuse, qui donnait tout jusqu’au rappel en liberté sans jamais être rétive“.
“Notre histoire sentimentale était basée sur la confiance et l’amour, elle m’a aidé pendant cette période difficile à évoluer dans mon manque de confiance en moi, nous avons grandit ensemble.“
Puis il y a eu la perte de Devil : 2 mois sans se voir plus que le week-end, l’arrivée du jeune Espoir qui avait besoin de temps pour son éducation, et un travail chronophage.
“C’est à partir de ce moment que notre relation avec Blue s’est dégradée. Je n’allais voir mes chevaux que pour les nourrir et passer un peu de temps à les gratter, pour les soins de type ostéo, maréchal, dentiste et surtout je me suis retrouvée à être plusieurs soirs fatiguée et facilement irritable et de mauvaise humeur provoquant souvent des excès de colère sur eux“

Blue commence par ne plus se laisser attraper, puis par ne même plus se laisser brosser ou caresser en liberté…
“Elle ne venait me voir que si j’avais à manger à donner. Même lorsque je faisais des câlins aux autres elle partait à plusieurs mètres de nous au fond du champs et regardait l’horizon, plus précisément elle fixait le portail en haut du champs avec un air triste et blasé.“
Avec les autres, elle devient une jument hyper agressive, violente et brutale, s’accapare tout les points d’alimentation. Le troupeau (qui s’est agrandie entre temps) la craint et la fuit.
Et puis, ses yeux se mettent à pleurer, toute l’année, sans problématiques apparentes …
Tentative d’une autre approche de soins
“J’ai alors décidé de faire intervenir le shiatsu, dont je venais tout juste de découvrir les vertues sur le corps et l’esprit. La praticienne m’a alors révélée qu’elle ressentait une profonde tristesse chez Blue ainsi qu’un manque de reconnaissance et une certaine colère ou frustration. Elle m’a également dit qu’avec Blue nous étions très proches, qu‘on se ressemblait beaucoup qu’il y avait quelque chose entre nous. A la fin de la séance la praticienne à terminé en m’expliquant qu’elle s’occupait aussi des humains et que mes animaux ne pouvait pas être complètement rétablis si je ne cherchais pas moi même à me sentir mieux dans mon corps et surtout dans mon esprit.”
Après cette séance, les yeux de Blue ont réagi très fort, avant de s’arrêter complètement et définitivement de pleurer.
Mais les améliorations ne suffisent pas à Anaïs, qui tentent alors une “communication animale” :
“Blue a d’abord commencé par fuir la communicante, puis après un peu de temps à accepté de discuter avec elle. Elle a commencé par demander “Où est il ?”. La communicante en a déduit qu’elle parlait certainement de Devil et lui a alors expliqué qu’il était décédé : Blue n’aurait donné aucune réaction sur le sujet. Elle a donc enchaîné sur les autres questions.
Blue se sentait bien dans son champs elle dit être heureuse de vivre ici mais ne s’entendait pas avec les autres chevaux car ils ne se comprenaient pas, elle trouvait qu’ils ne voyaient pas la vie de la même façon qu’elle et qu’ils ne comprenaient pas à quel point elle avait souffert.
Pour ce qui est de l’humain, elle le fuit car elle le considère comme mauvais : elle n’en a pas peur mais elle le fuit qu’il soit bon ou mauvais pour éviter de souffrir à nouveau, elle s’est sentie abandonnée et piégée, incomprise et manipulée. Elle ne veut plus souffrir ! Elle a beaucoup insisté sur ça.
Et pour ce qui est de notre relation elle est restée très vague en expliquant qu’elle n’avait pas forcément envie d’interagir avec moi mais qu’elle n’était pas contre le fait que je m’occupe d’elle.
La communicante m’a expliqué qu’elle ressentait énormément de peine, une profonde tristesse que ce soit sur la propre vie de la jument ou de notre relation comme si nous étions les meilleurs amies du monde mais qu’il y a une incompréhension causant une fracture dans la relation.
Elle m’a alors conseillé de me faire accompagner pour mieux NOUS comprendre.
A la suite de cette communication, Blue a commencé à changer d’elle même sans même que je fasse quoi que ce soit. Elle a commencé à revenir prêt de nous lors des moments de câlins. Puis d’elle même à accepter la caresse […]
Mais elle continuait à refuser d’être attrapée.
Je devais alors me fâcher encore et encore lors des passages des pros, provoquant des jours et des jours ou elle me boudait complètement. Le coup de grâce à été le passage du dentiste qui pourtant c’est extrêmement bien passé […] Elle s’est mise à me bouder non stop, plus aucune possibilité de l’attraper au champs et même si je venais pour attraper l’un de mes autres chevaux, elle bousculait tout le monde nous mettant tous en danger et fuyait le licol comme s’il allait lui faire du mal.
Je me suis retrouvée plusieurs fois dans des situations extrêmement dangereuse à cause de tout ça, des bousculades au galop des autres qui fuyaient, des coup de sabots mal placés évités de justesse et surtout un énorme mal être dans le troupeau et avec moi qui faisait planer une atmosphère pesante.
J’ai alors pensé à me séparer de ma belle pour lui trouver une famille qui prendrait le temps de la comprendre et de créer une magnifique relation qui la rendrait heureuse …“
Début de l’accompagnement
Ne pouvant se résigner à vendre sa jument, Anaïs tente une dernière tentative pour sauver leur relation : travailler avec moi 😁
La première fois était pendant un stage collectif :
“Le premier déclic a été avec Texas qui m’a énormément poussé dans mes retranchements en une seule séance, avec l’accompagnement de Sarah qui m’a permis de comprendre pourquoi il fait ça et ce que je dégage de moi sur l’extérieur. De cette expérience avec lui j’ai compris que la vie, il faut la prendre à pleine main et qu’il faut décider par nous même d’aller mieux !

Puis des événements personnels très fort émotionnellement m’ont forcé à me tourner plus vers moi même et ma propre vie provoquant un changement dans ma force de vie. S’est enchaîné le confinement du COVID-19 où j’ai eu plus de temps pour moi, me ressourcer, me reposer et aussi plus de temps pour observer mes chevaux et reprendre le temps d’être présente et savourer l’instant T avec eux.
Pendant le confinement, j’ai réalisé une séance par visio avec Sarah.
Pendant cette séance Sarah m’a permis de me rendre compte que ce que je ressens pour ma jument est devenue complètement contradictoire avec ce que je dégage et montre à son égard :
Je l’aime énormément (je ne cache pas qu’à ce moment ou j’écris les larmes coulent!) et pour autant chaque fois que j’allais au champs, j’étais neutre et indifférente avec elle : tu viens tant mieux on fait un câlin, sinon tant pis pour toi, les autres en profitent !
Sarah m’a fait remarquer que je pouvais aller la voir tout simplement avec tout l’amour que je lui porte plutôt qu’avec indifférence ! […]
Ma vision des choses a alors changé, et tout comme Blue !
Elle s’est détendue avec les autres (bien qu’elle garde son petit caractère de guerrière, ce qui je suis sûre m’attire chez elle) et surtout nous avons commencé à renouer les liens, à apprécier de longs moments de grattouilles, la joie et les hennissements à chaque arrivée au champs que se soit les mains vides ou pleines de friandises, juste l’envie d’être ensemble et de savourer les câlins.
Le dernier déclic personnel à été lors de la première séance d’accompagnement individuelle de Sarah post-confinement. Je lui ai demandé ce jour là de m’aider à voir et comprendre ce que je ne vois pas ou ce que je ne veux pas voir sur moi, sur Blue, sur nous.
Les paroles de Sarah, mes réponses aux questions et surtout les réactions de Blue vis à vis de moi à chaque parole précise ont enfin fini par faire ressortir par les larmes toute la tristesse, la peur, la culpabilité enfouies au fond de moi. Comme une renaissance ou plutôt une naissance de moi même, de mes envies, de mes choix cachés par la vision des autres auxquels j’attache trop d’importance, enfouir ses envies comme pour inconsciemment rentrer dans un moule alors que l’on a conscience de se sentir mal à l’intérieur.
Aujourd’hui nous reprenons notre histoire là où elle s’était arrêtée, toujours avec l’accompagnement et les conseils avisés de Sarah. Avec cette envie de vivre NOTRE vie à nous, de grandir par NOS choix et tout ça avec des sentiments de joie et d’amour encore plus fort qu’avant !
Merci à toi Sarah pour ton accompagnement équestre mais aussi et surtout merci pour ton accompagnement qui nous aide sur nous même et nous permet de nous sentir mieux et en parfaite harmonie avec nous et ceux qui nous entourent.“
Merci à toi Anaïs de m’avoir fait confiance et d’avoir osé franchir le pas qui te séparait de toi !
Et merci à Blue et à tous les chevaux qui me font goûter un peu plus chaque jour à la justesse et a la profondeur de leur exigence qui nous amène à devenir de meilleurs humains ! ❤