Les programmes d’accompagnement ont changé pendant le confinement : pas parce que je m’ennuyais ! Mais parce que j’ai continué de chercher à faire toujours mieux pour toi !
Ce qui a changé dans cette nouvelle version, c’est que je la veux plus “responsabilisante”, pour être plus à ton service.
Notamment grâce à 3 points importants auxquels je veillerai de plus en plus : poser un vrai choix, écouter son corps, et assumer pleinement sa responsabilité.
Poser un vrai choix : décider ce que je veux
Les objectifs que je reçois ressemble souvent à :
“Je voudrais que mon cheval n’ait plus peur en ballade.”
Ce que je sais aujourd’hui, c’est que si j’accepte de travailler avec toi vers cet objectif, j’accepte que tu progresses peu, voir pas du tout !
Pourquoi ?
Qu’est-ce que tu veux ?
Avec un tel objectif, on sait ce que tu ne veux pas, ou plus. Mais on n’a pas la moindre idée de ce que tu veux !
Comme si tu demandais à une amie cavalière ce qu’elle a envie de faire, et qu’elle te répond : “je ne veux pas sauter un parcours à 1m, je ne veux pas dérouler la reprise Galop 6, je ne veux pas faire le slalom du PTV, etc.”
Ça peut durer une heure comme ça ! Et on ne saura toujours pas quoi faire de notre aprem !
C’est pareil partout dans ta vie :
– Je ne veux plus avoir peur ! Ok, mais tu veux quoi ?! Ne plus monter à cheval (automatiquement, si tu ne montes plus, tu n’as plus peur de tomber …) ? Ou vivre l’instant t avec kiffe et intensité ?
– Je ne veux plus tirer sur mes rênes ! Ok mais tu veux quoi ?! Dresser ton cheval avec des codes hyper précis pour pouvoir le diriger uniquement à la voix ? Ou apprendre à mieux te servir de ton bassin ? Ou continuer de tirer mais sur une cordelette ?
– Etc !

Est-ce que tu places ton énergie là où tu as du pouvoir ?
Tu n’as pas de pouvoir sur les réactions, émotions, décisions de ton cheval ou des autres humains.
Tu peux les influencer (avec les conséquences que cela implique …) mais le choix final ne dépend pas de toi.
La seule personne sur laquelle tu as du pouvoir, c’est sur toi même !
Tu ne peux donc pas vouloir que ton cheval n’est plus peur, simplement parce que tu n’as pas d’impact là dessus !
En revanche, tu peux décider de changer ta réaction face aux peurs de ton cheval …
Tu ne peux pas décider que ton cheval prenne du plaisir au travail. En revanche, tu peux décider d’améliorer ta façon d’interagir avec lui pour rendre votre relation plus confortable.
Tu ne peux pas décider que ton cheval arrête de s’impatienter à l’attache ou quand il est loin du troupeau. En revanche, tu peux rendre plus intéressant les exercices que tu lui propose.
Etc !
Le retour au corps
Notre société nous a appris depuis tout petit à ne pas écouter, voir faire taire notre corps. Et elle nous a forgé un mental sûr-entraîné à donner la réponse attendue par les autres, même si elle est stratosphériquement éloignée de nos besoins réels !
Ce que j’observe en équitation, c’est que le rôle du mental est joué par les mains. Pour faire simple, quand quelque chose ne va pas, avant de laisser le corps trouver ou donner sa solution, les mains se jettent sur les rênes pour résoudre le problème immédiatement.
Et ce que j’ai particulièrement observé des séances depuis la rentrée, c’est que dès que je contrarie les mains de mes cavaliers, ils reviennent bien plus efficacement à leur corps, mais ils rencontrent aussi de vrais moments de bug !

Revenir au corps en équitation, c’est donc “délaisser la technique et monter avec le cœur”
Ce n’est pas chercher la réponse la plus juste par rapport à une méthode, une obligation tacite, c’est trouver dans son fonctionnement global ce qui est le plus juste pour soi.
Revenir au corps, c’est très simple et très naturel !
C’est l’enfant qui court partout sans raison, puis se met à hurler pour évacuer sa frustration d’être tombé, puis qui s’endort en quelques secondes.
En te posant la question de plus en plus régulièrement, tu seras surpris des besoins de ton corps, très simples, mais qui, à force de ne pas être écouté, s’imprime sous forme de maux et de tensions.
Parfois, tu auras envie de pleurer, de hurler, de courir, de danser, de frapper fort dans une balle …
Ne cherche pas une explication ! Ne laisse pas ton mental reprendre le dessus. Offre toi plutôt un espace pour extérioriser ça, aussi simplement que c’est apparu.
Tu es pleinement responsable de ta vie !
Deux exemples pour illustrer ce propos :
- Tu es responsable de tes choix.
Dans les prochains mois, nous allons enfin nous installer sur une structure. Ce n’est pas du tout une structure équestre. Il faudra donc beaucoup d’investissements et plusieurs années pour que ça ressemble au petit paradis de mes rêves.
Mais je suis pleinement ok avec ça !
Parce qu’en fait, rien ne m’empêche d’aller m’installer ailleurs, dans un endroit qui remplit davantage mes critères de cœur.
Sauf que j’ai choisi de vivre à La Roche Mabile pour vivre avec mon amoureux.
Je suis pleinement responsable de ça ! Je sais pourquoi je préfère vivre ici dans un lieu imparfait, qu’ailleurs dans un endroit parfait !
Alors j’assume pleinement ce choix, et ses conséquences ! - Tu es responsable de ce que tu fais de tes émotions.
D’une part, tu peux décider de te laisser ou pas impacter par les événements extérieurs. Par exemple, tu peux choisir d’avoir des attentes face à ton cheval, et donc d’être déçu/frustré/en colère s’il ne répond pas à tes attentes … ou pas !
D’autre part, tu peux décider de ce que tu fais des émotions sur lesquels tu n’as pas de pouvoir.
Par exemple, dans un manège à sensation l’adrénaline monte à cause de la peur de mourir : tu peux choisir d’affronter ta peur et de monter dans le manège, tu peux choisir de fuir ta peur et rester sur le sol, tu peux être dans un non-choix en laissant tes amis choisir si oui ou non il faut monter dans le manège …
Dans tout les cas, que tu fasses des choix ou des non-choix, tu en es responsable !
Fuir cette responsabilité ne te rend pas service, bien au contraire !
ça me remue autant que toi !
Bien sûr, être de plus en plus exigeante avec toi, m’oblige à être de plus en plus exigeante avec moi même !
Parce que l’expression “C’est le cordonnier qui est toujours le plus mal chausser” est la pire façon d’assumer un vrai manque d’investissement et d’exigence pour soi, son entreprise et ses clients ! Pas de ça pour moi !

Cette semaine a démarré bizarrement : mon corps était mou, fatigué et s’enliser dans des émotions pas confortable.
Le premier réflexe (parce que le plus facile) a été de chercher toutes les raisons qui expliquaient ces sensations :
– L’installation sur la structure et la lourdeur de l’administratif obligatoire …
– Un fond d’éco-anxiété qui refait surface avec le déconfinement, et une sensation d’impuissance dans un monde qui court vers sa chute …
– Etc.
Sauf que c’est pas ok ça ! Et après trois jours vraiment inconfortables, j’ai pris le temps de regarder ça hier matin, par le prisme de tout ce que je viens d’exprimer dans cet article.
En quelques minutes, une décision était prise, et l’inconfort de mon corps était disparu !
Je te parle de cet exemple pour illustrer que notre premier réflexe est souvent de revenir à notre fonctionnement habituel, qui nous enlise et nous déresponsabilise.
Parce que nous avons toujours fonctionner comme ça !
Mais nous avons le choix, en une fraction de seconde, de poser la décision de changer ce fonctionnement, et de nous libérer de ce réflexe.
C’est exigeant, ça demande du temps et parfois d’être accompagné !
A toi de choisir quelle est la meilleure façon pour toi d’avancer vers la meilleure version de toi même !
Sarah